Mais voir Hanami pleurer…


Quelques lignes depuis le Japon, où pour nous aussi la situation commence à se tendre sur le front du virus. Tokyo vivait jusqu’à présent dans une sorte de discipline légère, au rythme de la quotidienne, mais raisonnable, hausse des cas. 

Les japonais ont dès début mars fermé les écoles, recommandé le port du masque et encouragé la distanciation sociale. Depuis, plus rien. La vie a continué gentiment, les restaurants n’ont que peu désempli. Et puis le printemps est arrivé, les cerisiers ont commencé à fleurir, et un week-end de 3 jours a pointé le bout de son nez à l’occasion du Hanami.
Le Hanami, c’est la coutume japonaise qui consiste à sortir fin mars / début avril pour admirer la floraison des cerisiers, pique-niquer sous les arbres et profiter de la vie dans les parcs, abrité par cette canopée blanche. C’est vrai que c’est assez unique. 
Le gouvernement et les autorités locales avaient émis quelques conseils de prudences et la recommandation de ne pas trop se prélasser sur l’herbe serrés les uns contre les autres... Foin! Nous avons pu constater que  le Hanami c’est sacré. Les appels à la modération n’ont été que peu suivis, ça se pressait dans les lieux publics, avec une tendance à déserter les masques. Les plus observateurs ne manqueront pas de m’objecter que si nous l’avons constaté, c’est que nous aussi nous étions dehors. C’est un peu vrai. C’était le week-end dernier et nous étions encore fous. 
Depuis les cas se multiplient et les appels à se calfeutrer se font plus pressants. Ce week-end, ça devait être la floraison totale... Tokyo doit rester à la maison et ratera cela. Comme pour nous y encourager, il neige depuis ce matin. Y’a plus de saison. Nous sommes confinés, il neige... Voir Hanami pleurer! (je le remets ici aussi car je suis particulièrement fier de ce truc qui donne une petite tonalité nostalgique et poétique. Non ? Bon, tant pis).
Comme c’est un peu tristoune tout ça, je mets pêle-mêle quelques photos de notre week-end dernier à Hakoné. 
le musée en plein air de Hakoné
Vue sur le lac et sur le mont Fuji
Fumerolles volcaniques
  

Aussi, quelques nouvelles des uns et des autres 
-   Aurore avait tout juste trouvé ses premières marques à Tokyo lorsque l’école a fermé. « Misère !!!» S’est-elle écriée en tentant de se stranguler. Une fois réanimée, elle a demandé « c’est bien vrai ? », elle a été prise de tremblements et a sorti une langue toute violette. Puis elle s’est lancée dans cette nouvelle mission avec la rigueur et le sérieux qu’on lui connaît. 

-   Arthur a repris le piano avec une professeure qui s’est avérée très vieille école ; ce qui aboutit à deux résultats : 1/ Le faire progresser en piano, 2/ Lui faire détester le piano. En réalité on a eu peur au début, et puis la mère tape-dur s’est décontractée. Et maintenant tout va bien et tout le monde se fait des bisous. L’école se passe très bien mais le côté « Résidence à Pékin avec tous les copains sous le coude » lui manque un peu.

-    Louis se pose peu de questions et s’est tout de suite trouvé comme un poisson dans l’eau. Il a repris la guitare. Il vient de faire une rédaction qui m'a fait rigoler.


-    Alix grandit bien et pète le feu. 

-   Et moi, je prends mes marques. Je suis plongé dans le bain du Japon, sans transition aucune, et j’appréhende l’interculturel dans une sorte de phénomène de trempe, à la manière d’un homard fringuant qu’on vient plonger dans une casserole bouillante, et qui s’agite en faisant « clac clac » avec ses petites pinces dans le vide, avant de faire « couic » et de sortir tout rouge. 









A bientôt !

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