Dignes d'un Dong

Nous revoilà, fidèles amis! 

Après un été français, nos petites têtes blondes ont repris le chemin de l’école et la vie a repris son cours dans cette bonne ville de Pékin. Puis début octobre il y a eu la « Golden Week », cette semaine de congés qui célèbre la fête nationale chinoise. 

C'est dans le Guangxi que nous nous sommes rendus, près de Guilin, au pays des Dong ; d’où le titre carillonnant de ce billet. Nous voilà à nouveau sur les chemins, plus frétillants que jamais, mais avec en plus cette maîtrise (très relative) de la langue, ce qui nous permet de ne plus nous liquéfier à la simple idée de devoir commander un bol de riz. Mais bon… on a tout de même pris un guide, car lorsqu'il nous faut demander en chinois où se trouve l'exploitation de thé des sept étoiles ou si l’épine dorsale du dragon est vraiment dorsale, nos genoux commencent à s’entrechoquer, la panique nous gagne et d’épaisses larmes roulent sur nos joues. 

Le nom occidental de notre guide était Sophie. Elle avait la caractéristique amusante de ne jamais sourire. Ja-mais. Sans doute une technique apprise en école de tourisme pour créer une relation différente, pas simplement basée sur la bonne humeur et l’échange… J’ai tout essayé (tout !) pour créer une connivence : truffer mes interventions de bons mots (voir titre), demander à Alix de minauder, essayer de parler chinois, m’empiffrer de tous les plats locaux… Rien n’y fit ! Bien loin de nous attirer la sympathie de cet Océan de Bonté, nos efforts ont été contre-productifs et j’ai parfois vu dans ses yeux mi-clos passer la lueur d’un « mais qu’il est con...». Nous avons ainsi passé les 4 premiers jours accompagnés d’une guide aux allures d’ado qui fait la gueule… Très professionnelle ceci étant, et mis à part ce détail tout s’est très bien passé. 

Nous avons pu nous esbaudir devant les pains de sucre de Yangshuo, faire des randonnées et du vélo dans les vergers, découvrir les rizières en terrasse de Jongli / Ping'an et un magnifique village Dong en bois (Zhaoxing). 

         

 

Après des adieux déchirant à notre guide - et un ultime foudroiement de regard en retour, le voyage s’est poursuivi sur un mode tout à fait différent. Nous avons en effet rejoint le village perdu de Danian à la rencontre de Couleurs de Chine ; cette association permet à des jeunes filles sans autre horizon professionnel que le travail dans les rizières de devenir médecin, ingénieur, avocats etc. en les accompagnants financièrement de l’Ecole jusqu’à la fin de leurs études. Je quitte 2 secondes le ton badin qui m’anime souvent: nous avons rencontré là-bas un couple de Français admirable qui vit reculé, loin de tout confort pour gérer cette association et aider ces filles du pays Miao. Les maisons sont souvent en bois, la cuisine est au feu de charbon, il faut aller chercher l’eau à la source. On trouve un forgeron pour faire les outils pour toute la vallée et un élevage de chiens pour la viande l’hiver. Tous les matins, une vache est tuée dans la rue, dépecée et vendue. Le contraste avec ce que nous avons vu de la Chine jusqu’à présent est saisissant. Nous sommes accueillis par l’association, découvrons les villages de montagne, et partageons des moments avec ces gens accueillants mais qui ont une vie rude et sans distractions. Nous découvrons également la culture du riz et le travail titanesque qu’elle représente.

Fin de ce petit périple à la fois magnifique et marquant.