Plaisirs givrés
Ce billet en décevra beaucoup car je quitte le thème régalien des WC pour décrire une sortie en famille. Cela sera forcément moins rigolo.
Il faisait beau ce matin-là, et le lac Qianhai 前海 gelé présentait enfin toutes les garanties de sécurité pour pouvoir patiner. Afin de motiver et de rassurer les troupes, Aurore avait un peu gonflé ses talents et fini par se peindre en Surya Bonaly* bretonne; du coup Olivier, qui ne voulait pas être en reste, avait dans sa traditionnelle harangue matinale relégué Candeloro au rang de patineur grotesque, « fabriqué par les media ». Bref, nous affichions une belle assurance en nous rendant près de la cité interdite. Galvanisés par notre audace, Arthur, Louis et Alix s’imaginaient filer sur la glace avec décontraction dès les premiers coups de patin.
A notre arrivée, les certitudes commencèrent à s’effriter et un silence lourd s’installa, prélude à de timides questions «Si la glace casse on fait quoi papa ? », « si le lac casse on peut nager alors ? », « si la patinoire casse …», « si la rascasse », « si la bécasse » (je peux continuer comme ça longtemps mais c’est vrai que c’est agaçant), qui achevèrent d’instiller quelques doutes. Foin ! Nous irons! Mais pas en patin, jugé trop ambitieux pour 3 jeunes enfants en même temps.
Jetant notre dévolu sur des machines plus stables, nous avons finalement essayé de curieux vélos et de curieux traineaux, tôt ce matin-là sur le lac Qianhai, presque seuls et euphoriques. Chouik chouik faisait la glace. Gla gla faisaient nos dents. La glace a tenu. Le moral des troupes aussi. Et c’était formidable.
Pendant ce temps, quelques chinois profitaient de l'ambiance propice à la baignade pour piquer une tête sur les zones maintenues sans glace (moi je pense qu'il y a beaucoup de souffrance chez ces gens là, et beaucoup à prouver)
Pendant ce temps, quelques chinois profitaient de l'ambiance propice à la baignade pour piquer une tête sur les zones maintenues sans glace (moi je pense qu'il y a beaucoup de souffrance chez ces gens là, et beaucoup à prouver)
Après un déjeuner au restaurant chinois (il est probable qu’un prochain billet nuancé traitera de ce sujet complexe) à écouter de la variété chinoise (il est certain qu’un prochain billet lapidaire traitera de ce sujet très simple), nous voilà rendus en haut de la tour du tambour, où les Ming et les Qing avaient l’habitude de marquer les heures en tambourinant, à heures fixes – sans cela ce serait idiot ; cette habitude demeure, mais c’est plutôt touristique car nous avons maintenant des montres. Et oui.
Boum boum ("il est 13:30")
Enfin, après nous être rendus aux toilettes (vous ai-je déjà parlé des toilettes chinoises ?) nous avons visité la maison et les jardins de Soong Ching Ling, épouse de Sun Yat Sen et icône en Chine. Passionnant mais ça serait ennuyeux sur ce billet.
Enfin, après nous être rendus aux toilettes (vous ai-je déjà parlé des toilettes chinoises ?) nous avons visité la maison et les jardins de Soong Ching Ling, épouse de Sun Yat Sen et icône en Chine. Passionnant mais ça serait ennuyeux sur ce billet.
* On t’aime Surya ! T’étais la seule à tenter le quadruple loops piqué, et à toujours le passer à l’entraînement ! Et Nancy Kerrigan qui gagnait à la fin n’avait pour elle que ce style sans fantaisie qui séduisait tant les juges de hongrois (5.9 en note technique à Budapest! On croit rêver)…
Merci de nous raconter vos belles aventures les Roulos de Pékin : on se régale !
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